Les expulsions en Algérie : une situation préoccupante
Les récentes expulsions de migrants en Algérie suscitent de vives inquiétudes quant au respect des droits humains et aux relations diplomatiques du pays. En avril 2025, les autorités algériennes ont expulsé plus de 1 800 migrants sans statut légal vers la frontière nigérienne, selon l'organisation Alarmphone Sahara. Ces personnes ont été transportées jusqu'à une zone désertique isolée appelée "Point Zéro" avant d'atteindre la ville frontalière d'Assamaka au Niger. Ce mois-là, le nombre total de migrants expulsés vers Assamaka a dépassé les 4 000. En 2024, Alarmphone Sahara avait déjà recensé plus de 30 000 expulsions depuis l'Algérie.
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Ces expulsions massives interviennent dans un contexte de tensions politiques croissantes entre l'Algérie et ses voisins du sud, notamment le Niger, le Mali et le Burkina Faso. Les gouvernements militaires de ces pays ont récemment pris leurs distances avec Alger, allant jusqu'à rappeler leurs ambassadeurs. L'Algérie, souvent utilisée comme pays de transit par les migrants d'Afrique subsaharienne cherchant à rejoindre l'Europe, a renforcé ses patrouilles maritimes, laissant de nombreux migrants bloqués dans des nations offrant un soutien humanitaire limité.
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Par ailleurs, les relations entre la France et l'Algérie se sont détériorées en raison de divergences sur les politiques d'expulsion. En mars 2025, l'Algérie a rejeté une liste de 60 ressortissants algériens que la France souhaitait expulser, dénonçant des "menaces" et des "ultimatums" de la part de Paris. Le ministère algérien des Affaires étrangères a réaffirmé son "rejet catégorique des menaces et des velléités d'intimidation".
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En avril 2025, l'Algérie a expulsé 12 fonctionnaires français, ravivant les tensions diplomatiques entre les deux pays. Le ministère algérien des Affaires étrangères a cité l'arrestation d'un agent consulaire algérien en France comme principale raison, accusant Paris de violer les protocoles diplomatiques. Cet agent était soupçonné d'être impliqué dans l'enlèvement d'Amir Boukhors, un critique du gouvernement algérien basé en France.
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Ces événements soulignent la complexité des relations migratoires et diplomatiques de l'Algérie. Les expulsions massives de migrants, souvent effectuées dans des conditions inhumaines, et les tensions avec des partenaires internationaux comme la France, mettent en lumière les défis auxquels le pays est confronté en matière de politique migratoire et de respect des droits humains.
Il est essentiel que l'Algérie, en collaboration avec la communauté internationale, trouve des solutions respectueuses des droits des migrants et favorise des relations diplomatiques apaisées avec ses voisins et partenaires.